Malgré un nom un peu barbare, la « taxonomie de Bloom » c’est très simple : c’est un schéma qui permet de regrouper des actions (ou opérations) comme « choisir », « assembler », « décrire », « interpréter » ou « schématiser » au sein de grandes catégories cognitives. L’intérêt ? Mesurer les compétences de manière plus globale, analyser l’apprentissage de chacun et ainsi adapter les objectifs pédagogiques des formations.
De quoi suis-je capable ?
C’est en 1956 que Benjamin Bloom, psychologue en éducation, a fait émerger une classification des compétences impliquées dans l’apprentissage. Cette taxonomie (du grec « taxis » et « nomos », qui signifie la « règle de classification ») détermine six habiletés cognitives allant de la plus simple à la plus complexe, auxquelles correspondent des opérations typiques.
1) La connaissance : c’est le fait de mémoriser des informations.
Opérations : définir, dupliquer, nommer, identifier, reproduire, etc.
2) La compréhension : c’est le fait d’interpréter de l’information en fonction de ce qui a été appris.
Opérations : classifier, décrire, reconnaître, reformuler, traduire, etc.
3) L’application : c’est le fait de sélectionner des données pour réaliser une tâche ou résoudre un problème.
Opérations : démontrer, illustrer, interpréter, planifier, schématiser, etc.
4) L’analyse : c’est le fait de mettre en relation des faits et des énoncés ou questions.
Opérations : estimer, calculer, critiquer, distinguer, questionner, etc.
5) La synthèse : c’est le fait de synthétiser des idées en une proposition, un plan, un produit nouveaux.
Opérations : collecter, construire, formuler, gérer, proposer, installer, etc.
6) L’évaluation : c’est le fait d’estimer et de critiquer en fonction de critères que l’on se construit.
Opérations : argumenter, évaluer, justifier, prédire, chiffrer, etc.
Comment et pourquoi l’utiliser en formation ?
SITUER LE NIVEAU DES APPRENANTS
Cette taxonomie permet aux formateurs d’avoir des points de repère pour évaluer le niveau de compétence de chaque formé : par exemple, est-ce qu’il sait catégoriser des informations ? La réponse à cette question peut permettre au formateur de savoir si les capacités d’analyse du formé sont satisfaisantes et d’adapter sa formation en fonction.
FACILITER L’EXPRESSION DES OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
Définir les objectifs pédagogiques est une étape importante dans le développement d‘un projet de formation. Cela permet de baliser le parcours et d’en faciliter l’évaluation.
La taxonomie de Bloom permet de formuler plus clairement ces objectifs : « Au terme de ma formation, je souhaiterais que mes apprenants soient en mesure de… » Voici quelques exemples d’objectifs pédagogiques fournis par la taxonomie de Bloom :
1) La connaissance : Pour un professeur qui enseigne la biologie par exemple, un des objectifs peut être de légender des schémas.
2) La compréhension : Pour un professeur de français, un des objectifs peut être d’écrire le résumé d’une nouvelle, par exemple.
3) L’application : Pour un formateur en pâtisserie, un des premiers objectifs peut être de suivre et mettre en application une recette.
4) L’analyse : Un formateur en vente commerciale peut avoir comme objectif de savoir rédiger un argumentaire de vente.
5) La synthèse : Pour un professeur en architecture, l’objectif prioritaire peut être de concevoir les plans d’un bâtiment.
6) L’évaluation : Pour un enseignant en philosophie, un des objectifs peut être d’être capable de conduire un débat.
Dans ce lien, différentes activités sont proposées pour chaque catégorie cognitive. Cela peut être d’une aide précieuse pour les concepteurs de formation, qui peuvent tout de suite savoir si l’activité qu’ils imaginent est pertinente, ou trouver une activité s’ils sont en panne d’idée.
PLANIFIER LES SÉQUENCES D’APPRENTISSAGE
Pour être efficace, une séquence d’apprentissage doit débuter au niveau le plus simple et évoluer au fur et à mesure vers des niveaux plus complexes. La taxonomie de Bloom permet d’organiser logiquement la succession des séquences d’apprentissage. Par exemple, le formateur peut solliciter les activités d’analyse en premier puis le travail de synthèse pour finir.
La taxonomie de bloom est le plus souvent représentée dans un tableau ou sous la forme d’une fleur :
Source de l’image : https://fr.wikipedia.org/wiki/Taxonomie_de_Bloom#/media/File:Blooms_rose_fr.svg
12 commentaires
Vu en Formation Merci pour cet article ce rappel
Bonjour, il serait pertinent de communiquer sur la taxonomie de Bloom révisée me semble-t-il….
Bonjour !
Ce sera bien sûr l’objet d’un prochain article 😉
Merci pour la théorie, mais des applications très pratiques par matière permettraient aux enseignants d’être plus efficaces sur le terrain.
Bonjour, et merci pour ce message !
Nous n’avons malheureusement pas le temps de nous pencher sur toutes les matières, de toutes les classes, de tous les niveaux… Et n’étant pas nous-mêmes enseignants, nous serions sans doute moins pertinents que des profs qui sont justement sur le terrain tous les jours ! Mais nous faisons confiance à nos lecteurs pour s’approprier la théorie, la mettre en pratique dans leurs classes et partager leur expérience dans les commentaires de cet article 🙂
Salut. Que pensez-vous de la typologie des questions selon Regis Bossut?
Bonjour !
Pour l’instant nous ne connaissons pas, mais nous allons nous renseigner et revenons vers vous 🙂
Pouvez vous nous donner des exemples d’exercices en mathématiques, niveau collège ou lycée, sur chaque niveau taxonomique?
Bonjour !
Malheureusement nous n’avons pas forcément de connaissances suffisantes sur les programmes de maths du collège et du lycée pour vous proposer des exercices adaptés. L’idée est plutôt de partir de vos objectifs pour construire des exercices à l’aide de la taxonomie de Bloom 🙂
Nous voulons savoir comment concevoir une évaluation certificative en respectant la taxonomie de Bloom.
je vous conseille de vous rapprocher d’une société pouvant vous accompagner pour cela. Peut être Sydo ?
Bravoooo. Très instructif.