La concentration peut parfois nous faire défaut, rendant une tâche beaucoup plus longue à réaliser. Mais le manque de concentration est-il une fatalité ou existe-t-il des astuces pour conserver son attention de manière soutenue ?
La concentration, qu’est-ce que c’est ?
Lorsque l’on dit que quelqu’un est concentré, cela signifie qu’il contrôle son attention, en mettant en place un programme bien précis :
1) Il définit un objectif : par exemple, lire un livre.
2) Il porte son attention sur les choses nécessaires à cette tâche, comme détecter les lettres.
3) Il met de côté les autres éléments non nécessaires à la réalisation de cette tâche (bruits alentours, par exemple)
4) Il détermine des manières de réagir face aux « imprévus » : par exemple, si le téléphone sonne, je ne réponds pas.
Ce programme est effectué grâce à la mémoire à court terme (MCT), qui permet de stocker temporairement les informations et de conserver les plus pertinentes.
Est-ce qu’on a tous la même capacité de concentration ?
Pour tester la capacité de concentration des individus, l’équipe de chercheurs de l’Inserm à Lyon a développé le test Blast (Bron/Lyon attention stability test).
Ce test consiste à montrer une lettre pendant un quart de seconde puis à présenter ensuite un groupe de 4 lettres. Si la lettre montrée précédemment figure parmi les 4 lettres, l’individu doit appuyer sur la droite de l’écran, si ce n’est pas le cas, sur la gauche de l’écran. Ce test permet ainsi de mesurer le temps de réaction et le taux d’erreur et a permis de mettre en avant des différences de concentration. Celles-ci seraient dues :
– A un facteur individuel, l’âge : on observe un pic de concentration vers l’âge de 20 ans, qui reste constant jusqu’à l’âge de 30 ans, puis une baisse après 30 ans, même si le niveau de concentration reste supérieur à celui observé lors de l’adolescence.
– A des facteurs extérieurs : la concentration augmente en fonction de l’intérêt porté à la tâche, de l’échéance (plus l’échéance approche, plus elle est élevée) et de l’importance de la tâche.
Pourquoi la concentration est-elle parfois perturbée ?
Deux mécanismes peuvent perturber le programme attentionnel et altérer la concentration :
– Les systèmes préattentifs (peur du danger et recherche du plaisir) s’activent et interrompent la concentration. Par exemple, si je sens une bonne odeur de gâteau, je peux avoir envie d’interrompre ma lecture et d’aller manger.
– Le réseau par défaut, qui permet de réfléchir sur soi-même, de se remémorer des scènes et d’imaginer les pensées ou émotions des autres, se déclenche et permet au cerveau de vagabonder. Par exemple, alors que je suis en train de lire un livre, je me remets soudain à penser à la dispute du jour avec mon collègue.
Comment éviter de se déconcentrer ?
Les systèmes préattentifs sont contrôlés automatiquement par le cortex préfrontal (situé à l’avant du cerveau) lorsque l’on est concentré. Il est donc préférable de chercher à limiter les stimulus extérieurs lorsqu’on cherche à se concentrer.
On peut également entraîner son réseau par défaut afin qu’il soit plus performant et que l’on puisse se reconcentrer plus vite si les systèmes préattentifs sont enclenchés. Voici quelques bonnes pratiques :
1) Se fixer des objectifs.
2) Fragmenter le travail en petites tâches et missions précises. Cela permet notamment de remporter des petits succès et donc de renforcer la motivation.
3) Identifier le processus qui a déclenché le décrochage pour réfléchir au changement de priorité : cet événement vaut-il la peine de monopoliser mon attention ?
4) Entraîner son sens de l’équilibre attentionnel pour détecter les distractions et apprendre à les éviter.
Autant d’astuces que l’on peut facilement appliquer dans sa pratique professionnelle mais auxquelles le formateur peut également prêter attention lorsqu’il conçoit une formation. Ainsi il peut notamment veiller à limiter ce qui pourrait déconcentrer les apprenants ou fixer des objectifs clairs en début de formation.
Un commentaire
livre très interessant et support pédagogique excellent.