La dyslexie est un trouble de l’apprentissage qui se manifeste par des difficultés à apprendre à lire et à appréhender l’orthographe. Cela concerne environ 5% des enfants. Concrètement, ils ont des difficultés pour identifier les mots, lire sans erreur et de manière fluide et comprendre les textes. Leur écriture et leur lecture est lente et difficile et ils font de nombreuses fautes d’orthographe. Dans la forme la plus fréquente de dyslexie, les enfants ont du mal à établir la relation entre les lettres et les sons. Ils confondent par exemple les sons PA et BA.
Selon une étude réalisée par Daniele Schön (unité 1106 Inserm/Université Aix-Marseille, Institut de neurosciences des systèmes) la musique pourrait permettre de soigner la dyslexie.
Langage et musique : une seule zone du cerveau concernée
Le traitement de la musique et du langage s’effectue dans les mêmes zones du cerveau, en particulier dans les aires temporales (situées au niveau des tempes) et l’aire de Broca.
Réaliser une de ces deux activités aurait donc un impact sur les performances de l’autre activité. Par exemple, améliorer sa rythmique permettrait de réguler l’activité oscillatoire cérébrale, c’est-à-dire la transmission d’information entre les neurones, qui est nécessaire au traitement du langage et à la reconnaissance des sons. Le rythme pourrait donc jouer un rôle important dans le traitement de la dyslexie, puisqu’elle est principalement due à un problème de reconnaissance des sons.
Les musiciens, des pros du langage
Ainsi, les grands musiciens pratiquant régulièrement la musique devraient avoir des capacités langagières plus importantes et apprendre plus facilement une langue étrangère. Mais les musiciens ont-ils réellement des compétences langagières supérieures aux non musiciens ? Une étude a été menée auprès d’enfants, de musiciens et d’adultes pour vérifier si l’entrainement musical quotidien, pendant plusieurs heures, pouvait améliorer les facultés du langage. Les résultats montrent que les musiciens ont des facultés langagières plus performantes que les autres, notamment car ils ont une meilleure analyse du son et de la mélodie. Ces résultats ne sont pas dus à des prédispositions génétiques mais directement à l’activité musicale, qui modifie la structure du cerveau. En effet, la musique est une activité complexe qui sollicite en même temps plusieurs systèmes cognitifs qui doivent se coordonner : l’écoute, la précision temporelle, le langage, la gestuelle… Solliciter ces différentes aires permet ainsi de renforcer toutes les connexions concernées et donc, d’améliorer le langage.
La musique et la rythmique améliorent la reconnaissance des sons
Pour vérifier si la musique améliore réellement la reconnaissance des sons, une étude a été menée auprès d’enfants dyslexiques âgés entre 8 et 11 ans.
Deux groupes d’enfants ont été formés :
– un groupe suivant des séances de musique
– un autre groupe suivant des séances d’arts plastiques.
Ces séances collectives étaient dispensées deux fois par semaine pendant six mois, en complément d’exercices d’orthophonie.
Les résultats ont notamment montré que 60% des enfants du groupe “musique” s’étaient amélioré en lecture au point de sortir des critères de diagnostic de la dyslexie, contre seulement 28% pour le groupe “arts plastiques”.
Crédit photo: PicsofAB via Visualhunt.com / CC BY-NC-ND
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