La simulation, qui permet de reproduire quasiment à l’identique une scène de la “vraie vie” (décors, personnages ou encore interactions réalistes), donne la possibilité d’expérimenter très facilement le monde réel.
La mise en situation, quels avantages pour l’apprentissage ?
Tester le monde réel à travers un monde virtuel ou fictif présente en effet deux avantages majeurs :
- Faire des erreurs
Dans un monde virtuel ou fictif, il est plus facile d’oser, de prendre des décisions et éventuellement de faire des erreurs, car il n’y a aucune conséquence dans la vie réelle. Les apprenants peuvent ainsi tester différentes possibilités, observer les conséquences que cela pourrait avoir et apprendre de leurs erreurs. Contrairement à la théorie, la mise en situation facilite la mémoire et la compréhension car l’apprenant devient acteur de son apprentissage, se sent davantage concerné et applique directement ses connaissances à une situation concrète.
- Pratiquer
Apprendre c’est connaître la théorie mais c’est aussi savoir pratiquer et réagir, adapter son comportement face à une situation donnée. Comme le dit la célèbre citation, « C’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Ainsi, pour acquérir une meilleure expérience et une aisance supplémentaire, il faut pratiquer.
Endossez le rôle d’un médecin…
En 1758, Angélique du Coudray, la première sage-femme à enseigner, utilisait déjà la simulation grâce à un mannequin en bois, tissus et coton pour reproduire le bassin d’une femme enceinte. Aujourd’hui, l’université Paris-Descartes a développé une simulation géante en reproduisant l’intérieur d’un hôpital : c’est le laboratoire iLumens. Cette simulation est menée par un médecin coordinateur qui suit les paramètres vitaux du patient et qui analyse le comportement des étudiants. Le faux patient est représenté par un mannequin qui pose des questions et se plaint, tel un vrai patient. Les étudiants apprennent donc à adapter leurs décisions, leurs gestes et leurs conseils en fonction de la situation. iLumens propose plusieurs niveaux de simulation :
- La simulation sur mannequins basse fidélité, c’est-à-dire sur simple mannequin non animé, exactement comme pour les premiers secours
- La simulation sur mannequins haute fidélité, c’est-à-dire avec des mannequins qui parlent, qui respirent et qui sont pourvus de capteurs
- La simulation virtuelle, c’est-à-dire une simulation nécessitant la réalisation d’un geste technique (opération chirurgicale, par exemple)
- Les serious games, c’est-à-dire des jeux vidéo dont le but du jeu est de sauver un patient
- Les jeux de rôle, qui peuvent notamment permettre de s’entrainer à annoncer une mauvaise nouvelle à un patient ou à ses proches, par exemple
… ou celui d’un pharmacien
Dès cette rentrée 2015, la faculté de Pharmacie de l’Université de Lorraine propose à ses étudiants de se former par le biais de la simulation grâce à des films interactifs ou à des jeux de rôle (mise en situation face à différents types de patients). De plus, elle développe actuellement un serious game nommé « Mission Offi’Sim ». Il s’agit d’une plateforme pédagogique de simulation basée sur le conseil qui permet aux étudiants d’être immergés dans des situations professionnelles proches du réel : jeux de rôle, analyses d’entretiens pharmaceutiques filmés sur l’asthme, le diabète, la douleur…
La simulation joue un rôle essentiel dans l’apprentissage, et notamment dans l’apprentissage de disciplines complexes mettant en jeu la vie d’autrui : c’est le cas de la médecine comme cité précédemment, mais aussi de l’aviation, qui utilise des simulateurs de vols pour entraîner les pilotes.
Source de l’image : Rue89