Apprendre à apprendre ne peut plus se faire comme avant. Les universités en ont bien conscience, et elles évoluent elles aussi, notamment par l’adoption du numérique.
Les universités se mettent au numérique
Le numérique : voilà un virage que les universités ne pouvaient pas manquer. Oubliées, les initiatives isolées de la décennie 2000-2010 ! Aujourd’hui, toutes les universités affectent des vice-présidents au service numérique. La prise de conscience est telle que les présidents d’universités eux-mêmes ont choisi ce sujet pour leur colloque annuel, qui s’est tenu les 28 et 29 mai derniers.
Dix propositions en ont émergé, et notamment :
– former à l’e-citoyenneté depuis la maternelle jusqu’au doctorat, pour une culture de l’environnement numérique ;
– adopter les nouvelles organisations de travail que le numérique génère (systèmes d’information et management interne) ;
– développer par le numérique une offre de formation vers de nouveaux publics, fédérer les initiatives, penser le modèle économique ;
– développer les compétences numériques des diplômés pour une meilleure insertion professionnelle, etc.
Bref, les universités se saisissent (enfin ?) de la question du numérique. Sauf que les moyens ne suivent pas vraiment. Est-ce que cela sera le cas pour l’année universitaire 2015/2016 ?
Un exemple d’application du numérique à l’université ? À Paris-Descartes et à la Sorbonne, une plateforme en ligne est en cours de création. Elle est destinée à compter le nombre de pages de blogs, de pages Wikipedia et de MOOCs qu’un apprenant a consultées pour en faire un open portfolio. Le tout permettrait de comparer ce qui a été appris de manière informelle et ce qu’il reste à apprendre de manière formelle. In fine, une telle plateforme pourrait être capable d’estimer le pourcentage de savoirs acquis en vue de tel ou tel diplôme.
Les MOOCs, version 2.0
À l’université, l’apprentissage ne se résume pas aux conférences et aux cours magistraux. C’est un fait. De la même façon, les plateformes de MOOCs passent aujourd’hui à la vitesse supérieure en favorisant, tout d’abord, la collecte de données et la création de nouveaux contenus évolutifs. Cet espoir (ou cet objectif, c’est selon) a un nom : l’écosystème d’apprentissage coopératif. L’idée ? Dès que quelqu’un a appris quelque chose, l’apprenant suivant doit pouvoir l’apprendre plus facilement. Une amélioration perpétuelle au service de la transmission des savoirs, dont les universités se veulent le fer de lance.
Ensuite, les MOOCs évoluent en se mettant sur la voie de la recherche. L’avenir du MOOC pourrait ainsi être la MOOR (Massive online open research), dont l’avenir est étudié par l’université. Une manière de redonner la parole aux étudiants !
Et l’éthique dans tout ça ?
Les étudiants, justement. L’éthique n’est-elle pas la base de l’apprentissage universitaire ? C’est ainsi que, dès la rentrée prochaine, dans certaines formations — comme au Centre de recherches interdisciplinaires —, les candidats devront répondre à des questions éthiques. Elles porteront notamment sur les risques et l’impact des fausses publications.
Incontestablement, l’université innove. Il ne reste plus qu’à mobiliser les budgets nécessaires, et à dépasser les simples initiatives personnelles, pour que cela devienne vraiment une tendance générale !
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