Dernièrement, je me suis plongée dans Apprendre autrement avec la pédagogie positive, un livre écrit par Audrey Akoun (thérapeute cognitivo-comportementaliste) et Isabelle Pailleau (psychologue clinicienne du travail et des apprentissages), paru aux éditions Eyrolles. Optimiste, pétillant, drôle, clair… Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier ce bouquin destiné aux parents (mais aussi aux enseignants et aux éducateurs) qui souhaitent remiser définitivement au placard les séances de devoirs fastidieuses se terminant souvent dans les larmes. Grâce à la pédagogie positive, il est désormais temps de faire rimer travail scolaire avec plaisir, découverte et réussite !
La pédagogie positive, c’est quoi ?
La réussite scolaire est une préoccupation majeure pour les parents, les enseignants et la société en général. Nombreux sont les enfants sur qui on fait peser une certaine pression : surcharge de travail, obligation de bons résultats, etc. Ainsi, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage sont souvent en souffrance (troubles du sommeil, angoisse, peur de l’échec, refus d’aller à l’école, etc.).
La pédagogie positive est une approche globale qui a pour objectifs d’aider les enfants en difficulté à trouver leurs propres méthodes d’apprentissage et de créer des conditions favorisant leur bien-être, afin qu’ils aient une image positive d’eux-mêmes et qu’ils soient ainsi plus enclins à entrer dans les apprentissages. Les 2 auteures appellent cette approche « l’approche tête, cœur, corps ».
L’approche tête, cœur, corps
C’est une approche à la fois cognitive (la tête), émotionnelle (le cœur) et physique (le corps) car, pour les 2 auteures, ces 3 éléments sont essentiels dans l’apprentissage. En effet, pour bien apprendre et réussir ce qu’ils entreprennent, les enfants ont besoin de :
- Leur tête : il leur faut en effet mobiliser leur attention (c’est-à-dire mettre tous leurs sens en éveil), mémoriser (pour pouvoir restituer leurs connaissances à plus ou moins long terme), comprendre (c’est-à-dire assimiler et retranscrire à leur manière), réfléchir et parfois même imaginer.
- Leur cœur, car leurs émotions conditionnent leur manière d’apprendre. Par exemple, un enfant qui a peur de se tromper ou de décevoir va être dans l’impossibilité de réfléchir de manière raisonnée.
- Leur corps, car c’est un allié indispensable pour bien travailler. Par exemple, un enfant qui ne dort pas assez aura du mal à mobiliser son attention, à se concentrer et à maîtriser ses émotions.
Comment bien préparer sa tête, son cœur et son corps à travailler ?
Voici un petit aperçu des conseils que l’on trouve dans le livre pour aider les enfants à bien se mettre en condition pour apprendre :
- Déterminer leur profil d’apprentissage, autrement dit leur manière d’appréhender le monde, d’évoquer (c’est-à-dire de faire « exister » dans leur tête quand on leur demande d’effectuer une tâche) et de traiter les informations reçues, à l’aide de petits exercices. Par exemple, si on dit le mot « fraise », ceux qui voient l’image d’une fraise ont un profil visuel, ceux qui entendent le mot « fraise » ou qui le voient écrit ont un profil auditif/verbal. Enfin, ceux qui ressentent le goût de la fraise ont un profil kinesthésique. Bien connaître le profil d’apprentissage d’un enfant permet de comprendre comment son cerveau fonctionne et de l’aider dans ses apprentissages. Par exemple, s’il est plutôt visuel, on peut l’aider à apprendre ses leçons en les mettant en images grâce à la technique du mind mapping*.
- Mobiliser leur attention et leur concentration avant de démarrer la séance quotidienne des devoirs en leur faisant faire des coloriages de mandalas (formes géométriques circulaires) pour se recentrer et se détendre, ou encore des exercices de méditation.
- Pour éviter le stress, inscrire le temps des devoirs sur un planning et aider les enfants à gérer leur temps en balisant le début et la fin des séances. Pour cela, on peut utiliser, par exemple :
- Un « Time Timer », un réveil qui permet aux enfants de matérialiser le temps qui passe.
- La méthode des cœurs qui alterne des tranches d’activités de 10 à 25 mn et des pauses de 5 mn (pour s’aérer la tête) jusqu’à ce que les devoirs soient terminés.
- La méthode des petits pas qui consiste à découper l’objectif final (par exemple, apprendre par cœur sa poésie de Jacques Prévert) en une série de petits objectifs facilement réalisables (par exemple, apprendre d’abord les premières lignes).
- Aider les enfants à maîtriser leurs émotions négatives (peur, colère, etc.) durant le temps des devoirs en les invitant à s’isoler pour laisser les émotions retomber, ou en leur faisant réaliser des petits exercices de respiration abdominale.
- Cultiver leur confiance en eux en les encourageant, en valorisant leurs progrès, mais aussi en les laissant expérimenter de manière autonome pour les mettre sur le chemin de la réussite. En effet, la réussite est un cercle vertueux qui commence par la confiance : un enfant qui a confiance en lui est plus motivé. Il s’implique donc plus dans les apprentissages et, comme il réussit mieux ce qu’il entreprend, il a plus confiance en lui. Et ainsi de suite…
- Aider les enfants à prendre soin de leurs corps. Cela passe par des petits gestes simples : dormir, manger de manière équilibrée, boire de l’eau, s’aérer souvent pour recharger son cerveau en oxygène, se dépenser, etc.
Pour en savoir plus, je vous invite à dévorer rapidement ce livre bourré d’optimisme et de bons conseils !
Lien de coloriages de mandalas pour les enfants
* La prochaine fois, nous vous en dirons plus sur le mind mapping et son intérêt pédagogique pour les enfants et pour les adultes !
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