L’école au pays du panda et de la Grande Muraille : le modèle chinois

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Lever du drapeau aux heures fraiches du matin, discipline de fer et respect inconditionnel des professeurs, voici ce que nous avons généralement en tête lorsqu’on évoque l’école en Chine. Et cette recette semble être efficace : en décembre 2013, Shanghai accédait à la première place du classement PISA (qui évalue les performances des élèves des différents pays du monde) dans les 3 matières testées : maths, sciences et lecture.

Ces bons scores ne doivent pas masquer la situation de l’enseignement en Chine. D’autres régions ont d’ailleurs été testées, mais Pékin a seulement autorisé la publication des résultats de Shanghai… Alors Shanghai, vitrine d’un enseignement efficace ou cache-misère ?

L’école contrôlée par le Parti

La publication des résultats PISA a mis le système scolaire chinois sur le devant de la scène. De nombreuses voix se sont alors élevées pour dénoncer les limites des ces méthodes d’enseignement. Dans une tribune du Monde.fr, Isabelle Feng, étudiante en droit, évoque le « bourrage de crâne » pratiqué dans les écoles et le contrôle des programmes par le Parti. Dans chaque école, le directeur doit accepter de travailler sous l’étroite surveillance d’un secrétaire du Parti. Dans les universités, les chercheurs doivent orienter leurs travaux en fonction des sujets définis par le Parti. Et les professeurs récalcitrants sont tout bonnement renvoyés. On comprend alors facilement qu’ils soient réticents à expérimenter de nouvelles approches pédagogiques.

Des élèves soumis et dociles

ecole en chineIsabelle Feng décrit une école peu soucieuse de l’épanouissement personnel des élèves : «  On y enseigne la valeur du travailler dur, certes, mais aussi, la docilité, parfois poussée jusqu’à l’absurde, le nationalisme, voire le chauvinisme avec des slogans serinés sur le ‘‘grand rêve chinois’’ que réclame sans cesse le président Xi Jinping ». Les semaines de cours sont particulièrement denses : les élèves peuvent passer jusqu’à 80h à l’école. Cette présence limite énormément la possibilité d’activités extra-scolaires. En ce qui concerne l’approche pédagogique, l’accent est mis sur l’apprentissage par la mémorisation seulement, notamment via le « par cœur », ce qui ne permet pas de développer l’esprit critique chez les élèves.

Une sélection féroce

Remy Jost, inspecteur de l’Education Nationale, est allé en Chine pour découvrir l’enseignement chinois. Il insiste sur l’importance de la réussite scolaire pour les Chinois : « L’ambition des familles est que leur enfant, l’unique enfant, réussisse au plus haut niveau ». Les parents se sacrifient souvent pour payer des cours particuliers privés pour que leur enfant atteigne l’excellence. L’objectif est de préparer au mieux le goakao (équivalent du baccalauréat) qui permet, selon son classement, de décrocher une place dans les meilleures universités du pays.

Finalement, l’école en Chine ressemble à une école à « l’ancienne », bien loin des nouvelles théories pédagogiques qui placent l’individu au centre des préoccupations. Mais la Chine change rapidement. On peut supposer que le système scolaire évoluera dans les années à venir et développera la créativité et l’esprit critiques des élèves, indispensables pour réussir dans le monde d’aujourd’hui.


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