L’université au pays des burgers et des cow-boys : la pédagogie aux Etats-Unis

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Notre vision de l’université américaine est généralement liée aux séries ou aux teens movies : campus grands comme des villes, larges couloirs bordés de casiers métalliques, salles de classe avec bureaux individuels, jolies pom-pom girls (mais pestes) et joueurs de football américain musclés (mais nigauds). Et dans les salles de classe : importante proximité avec les professeurs, choix des matières suivies, cours participatifs et QCM. Pour dépasser les clichés et en savoir un peu plus sur l’enseignement à l’américaine, traversons ensemble l’Atlantique !

A la carte !

Avant la rentrée des classes, les étudiants doivent choisir les enseignements qu’ils vont suivre durant l’année. C’est la shopping-week. On fait son marché pour concocter son programme personnalisé, en fonction de ses intérêts et de sa stratégie de formation. Une aubaine pour les étudiants un peu indécis qui peuvent mixer les matières et qui ne sont pas forcés à entrer dans un carcan, qui limiterait leurs possibilités d’orientations futures. La notion de cursus à la française, qui suppose de n’étudier que des matières d’un même univers, est donc inexistante. Cité par un article du Monde.fr, Charlotte Godwin assure « Il est possible de totalement changer d’avis sur son orientation une fois entré à l’université. Je me souviens d’une amie qui a découvert les beaux-arts alors qu’elle se croyait faite pour les sciences. Aujourd’hui, elle illustre des livres scolaires de mathématiques.”

Une relation de proximité entre les étudiants et le professeur

Les professeurs sont particulièrement disponibles pour les étudiants, qui peuvent les solliciter à tout moment. Et peu importe si le professeur est extrêmement réputé, un rendez-vous est toujours accordé à l’élève dans un temps record. Une disponibilité qui découle certainement du contexte économique. En effet, le coût de l’université est particulièrement élevé au Etats-Unis (en moyenne, les étudiants américains dépensent 13 000 € par an pour payer les frais de scolarité et le droit d’accès aux équipements du campus), ce qui induit une attente importante des étudiants, qui souhaitent que l’encadrement soit à la mesure du service payé. Une véritable relation client – prestataire en somme !

Une pédagogie de la discussion

Les enseignants sollicitent les étudiants tout au long du cours. Le professeur n’est pas supposé détenir le monopole du savoir. Chacun est reconnu comme ayant quelque chose à apporter. D’ailleurs comme le note Béa, du blog Bealamericaine, « Le silence d’une classe ou d’un élève sera interprété par un professeur comme une marque de stupidité, d’incompréhension ou de manque d’intérêt ». Les étudiants peuvent ainsi défendre leur point de vue et développer leur esprit critique. Citée par Emmanuel Vaillant, dans un article sur EducPros.fr, Claire Poulizac, étudiante au MIT, livre son témoignage : « Il peut arriver qu’il y ait des échanges très vifs entre un prof et un étudiant parce que la plupart des enseignants acceptent le débat. Mieux, ils l’encouragent, étant prêts à être défiés, voire à être contredits. »  

Si le modèle universitaire américain semble particulièrement séduisant, il suscite tout de même des critiques, notamment en France. On lui reproche les lacunes théoriques des étudiants qui n’explorent pas les fondements historiques des disciplines, comme on le fait en France. Aux Etats-Unis, on favorise donc le questionnement et non l’accumulation de savoirs déconnectés de la réalité. A croire qu’entre les têtes bien pleines et les têtes bien faites, les Etats-Unis ont choisi !

 

Image tirée du film « Le cercle des poètes disparus »


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