Les Sydologues comptent un nouveau membre : Lucie Marchadour, l’auteure de cet article.
Chacun de nous a pu en faire l’expérience, en formation ou à l’école : en hiver, la table collée au chauffage fait l’objet de toutes les convoitises, en été, ce sont celles près de la fenêtre que l’on se dispute. Et si, au-delà de la simple question du confort, l’ergonomie de la salle de classe ou de formation avait un réel impact sur l’apprentissage ? L’objet de cet article est de vous en convaincre.
Une étude récente, menée par l’université de Salford, au Royaume-Uni, a montré que l’ergonomie de la salle de classe avait un impact non négligeable sur l’apprentissage des élèves : la lumière, l’orientation de la salle, la température, le bruit ou encore la qualité de l’air comptent parmi les variables étudiées. De cette étude menée à l’échelle d’une trentaine de classes différentes, il ressort que les progrès des élèves au cours d’une année sont fortement corrélés à l’environnement de travail. Les résultats de cette recherche mettent en lumière que l’environnement pédagogique efficace est un environnement de travail dont l’ergonomie a été pensée.
Qu’entend-t-on par “environnement pédagogique” ? Tout ce qui peut influer sur l’apprentissage de l’élève, à savoir l’environnement physique, l’apprenant lui-même, ses camarades et ses enseignants. Et c’est là toute la tâche de l’ergonomie appliquée à la pédagogie : penser la disposition de la salle de classe ou de formation comme étant un élément du confort de l’apprenant (donc de sa bonne disposition à apprendre), ainsi qu’un vecteur de son interaction avec les autres élèves et le pédagogue.
En effet, on comprend aisément que la disposition des tables « en U » incite au dialogue, tandis qu’une disposition en îlots favorise davantage le travail de groupe. C’est autour de cette idée, selon laquelle l’environnement de travail interagit avec l’apprenant, et inversement, que s’articule le concept de « responsive design » (voir à ce sujet un article très intéressant de l’OCDE). Dans cette optique, le design ne se résume pas à une simple question d’esthétique, mais constitue un vecteur à part entière de la mission pédagogique que se donne le formateur. Il faut donc, en amont, prendre conscience que l’apprentissage est influencé par l’environnement physique.
En pratique, comment repenser la salle de classe ou de formation ? Tout d’abord, la salle elle-même peut prendre différentes formes : carrée ou circulaire, plutôt que rectangulaire. Dans quel but ? Il peut s’agir de moduler les angles à partir desquels les documents multimédias et le formateur peuvent être visibles ou de choisir l’acoustique de la salle en fonction du type d’interactions voulu entre le pédagogue et les apprenants et entre les apprenants eux-mêmes. Mais si la (re)construction de la salle de formation n’est pas toujours possible, il existe des alternatives permettant de moduler la propagation des ondes sonores, notamment à l’aide de plafonds absorbants (voir images ci-dessous).
Le mobilier peut également être repensé pour être plus ergonomique. Un mobilier entièrement sur roulettes peut, par exemple, permettre de modifier intégralement la disposition de la salle au gré des activités.
L’environnement de travail doit donc favoriser l’apprentissage, tout autant que le stimuler. Il doit aider les apprenants comme les formateurs, qui doivent pouvoir utiliser l’ergonomie de la salle de classe ou de formation pour appuyer leur pédagogie.
Un environnement d’apprentissage actif. Il est intéressant de considérer que la salle de classe ou de formation participe à l’apprentissage des élèves et qu’une réelle interaction se joue entre cet environnement physique et les apprenants. En ce sens, l’environnement d’apprentissage peut être qualifié d’actif. C’est tout l’objet du projet pédagogique de l’Université du Minnesota, pensé autour de l’idée de l’ « Active Learning Classroom ».
Comprendre que la salle de classe ou de formation fait partie intégrante de l’environnement pédagogique, façonne les élèves et participe activement à leur apprentissage, tel est le prochain défi du formateur parfait !
Sources image à la Une, 1, 2 et 3
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2 commentaires
I totally agree with that point.I definitely think that classrooms are key participants in learners’environment,the same as good teachers and learning materials.Language activities often require flexibility of many things as seats.Group work is quite difficult if not impossible;more sitting in twos is conducive to shared evaluations .It would be necessary to review classroom look to make it fit twenty first century learning environment.
Les bancs ont fait leur temps.Il faudrait avoir des salles de classe plus flexibles afin de rendre possible dfférentes activités.Prenons le cas d’un débat ;comment peut on l’organiser dès lors que les apprenants n’ont pas la possible d’avoir un ‘face to face attitude’?Par ailleurs le fait d’ètre à deux ou plus sur un même banc ne peut que faciliter une certaine solidarité entre apprenants